L’éducation d’un enfant n’est pas chose aisée. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes parents cherchent une manière plus juste d’élever leur enfant. La nouvelle génération souhaite tourner la page avec l’époque des fessés et des punitions, en accompagnant avec bienveillance leur progéniture au cours de sa vie.

Pourtant, sans s’en rendre compte et sans le vouloir, chaque jour des parents font subir à leurs jeunes enfants ce que l’on appelle la Violence Éducative Ordinaire. Pour en déceler tous les codes et pour mieux les éviter, nous vous avons concocté un article complet sur les Violences Éducatives Ordinaires.

La Violence Éducative Oridinaire (VEO): qu’est que c’est ?

La Violence Éducative Ordinaire est une forme de violence qui peut se manifester physiquement ou verbalement. Elle est dite «éducative» car elle fait partie intégrante de l’éducation de l’enfant, que ce soit à la maison ou encore à l’école. Et elle est qualifiée «d’ordinaire» parce qu’elle est acceptable aux yeux de la société, voire même encouragée.

Les tourbillons émotionnels d’un enfant ne sont pas forcément faciles à appréhender pour un adulte. Certains d’entre eux ne pouvant ni supporter les cris ou les pleurs de l’enfant, se voient alors perdre leur sang-froid. Et, c’est à partir d’ici que commence la Violence Éducative Ordinaire. D’abord, elle se manifeste par des paroles blessantes ou des mots dévalorisants envers le jeune enfant, comme par exemple: «tu es méchant», «ce n’est pas bien ce que tu fais».. etc

Cela peut aussi se traduire par des menaces, des moqueries, du chantage affectif, de la culpabilisation ou encore du mensonge. Toutefois, la Violence Éducative Ordinaire peut également se manifester physiquement, par des gestes brusques voire brutaux. L’adulte se met alors à pousser l’enfant, le tirer, le secouer, mais pire encore, il peut en venir aux mains. En effet, des fessés peuvent être administrées voire même des gifles.

Malheureusement, dans ce type de schéma, la responsabilité parent-enfant est souvent inversée, en plaçant le parent en position de victime et l’enfant en bourreau. Cependant, le rapport adulte-enfant étant inégalitaire, c’est bel et bien l’adulte qui domine l’enfant, autant par sa force physique que par son emprise morale et psychologique.
Une éducation remplie de VEO: Y a-t-il des répercussions sur la vie future de l’enfant ?

Même si l’enfant ne se révolte pas frontalement contre ses parents, cela ne veut pas dire pour autant que les VEO sont anodines. Toute cette violence emmagasinée et accumulée à l’intérieur de lui, aura tendance à se déverser sur les autres membres de la famille ou sur ses copains d’école. Toutefois cet amas de violence peut avoir des répercussions bien plus tard au cours de sa vie, notamment sur son/sa compagnon/compagne et ses propres enfants.

Une petite fille qui aura l’habitude d’être dévalorisée par le parent, trouvera alors normal d’être humilier par les autres. Un petit garçon éduqué sous la violence physique, banalisera les gestes brutaux envers les autres.

Comment éviter les VEO ?

Contre les violence éducatives ordinaires

Au lieu d’essayer de pointer du doigt «les coupables», il est préférable de comprendre l’enfant, et surtout, de s’adapter à son fonctionnement. Cela ne veut absolument pas dire qu’il faut tout laisser passer à l’enfant, bien au contraire ! L’adulte doit simplement faire en sorte que l’action ou le comportement exigé ne soit pas désagréable pour l’enfant.

Pour éviter les Violences Éducatives Ordinaires, l’idéal est d’adopter un point de vue joueur. Par exemple, si pour une énième fois votre enfant ne souhaite pas ranger sa chambre, au lieu de procéder par des méthodes punitives, mettez-le au challenge. Par exemple, faites la course à celui qui rangera le plus vite possible le plus grand nombre de jouets. À vous de faire preuve d’imagination, en inventant des jeux qui le pousseront tout naturellement à obéir à vos requêtes.
La liste détaillée des VEO physiques et psychologiques

Les VEO qui portent atteinte à l’enfant physiquement

• Bousculer l’enfant, le pousser, le secouer, le tirer ou le pincer.

• Tirer ses oreilles, ses cheveux ou ses joues. Lever la main sur l’enfant, en lui mettant une fessée, en le giflant ou en lui donnant une tape sur la main.

• Empêcher l’enfant de sortir ou le priver d’activité.

• Au niveau de l’hygiène: forcer ou empêcher l’enfant d’aller aux toilettes. Prodiguer des soins à l’enfant sans l’avertir ou sans son consentement.

• Au niveau des repas: Obliger l’enfant à finir ses assiettes, l’empêcher de manger ou de boire ou encore le priver de dessert. Faire manger l’enfant en fonction d’un horaire, sans prendre en compte sa faim.

Les VEO psychologiques

• Élever la voix, crier ou faire peur à l’enfant.

• Punir, réprimander ou mettre au coin.

• Menacer et faire du chantage, priver l’enfant de quelque chose, confisquer un objet. Utiliser des méthodes de récompenses.

• Humilier, rabaisser, insulter, se moquer. Dénigrer, donner des surnoms humiliants, blessants. Critiquer l’enfant devant lui, critiquer ses envies, ses goûts ou ses performances.

• Laisser pleurer l’enfant seul, ignorant la détresse émotionnelle de l’enfant. Ne pas écouter et prêter attention à l’enfant. Provoquer les pleurs de l’enfant volontairement. Se moquer de l’enfant lorsqu’il est en détresse émotionnelle.

• Mentir ou cacher des choses relatant de l’enfant.

• Comparer les enfants, dénigrer un enfant devant un autre.

• Menacer l’enfant de perdre l’amour ou l’affection de ses parents ou proches ou menacer de l’abandon.

• Ne pas arrêter de chatouiller ou de l’embrasser, et ce, même si l’enfant le demande.

• Changer la couche du bébé devant tout le monde. Surgir dans la chambre de l’enfant sans y être invité, fouiller dans ses affaires personnelles.

• Forcer l’enfant à mettre des habits que l’on a choisi, au lieu de respecter ses goûts. Obliger un enfant à rester nu (à la plage), alors qu’il ne le veut pas.

• Réveiller brusquement l’enfant. Empêcher l’enfant de dormir ou à l’inverse le forcer à se coucher à un horaire précis.

• Jeter des jouets de l’enfant sans obtenir son accord. Le menacer de se débarrasser des jouets, sous prétexte qu’ils ne sont pas rangés ou qu’il a fait quelque chose de «mal». Faire du «mal» au doudou de l’enfant à titre d’exemple.

• Se placer en tant qu’autorité toute puissante vis à vis de l’enfant (adultisme)Au contraire faire preuve de laxisme.